L’administration des douanes fut, depuis sa création officielle le 23 avril 1791, par l’Assemblée Nationale, soumise aux événements politiques, aux accords diplomatiques, à des frontières mouvantes ainsi qu’aux fluctuations de la conjoncture économique. Néanmoins, les recherches universitaires consacrées à ce corps étatique constituent une des lacunes de l’historiographie française et les douaniers qui la composent sont considérés comme des « oubliés ». L’objectif de notre thèse est donc de venir combler ce manque historiographique en contribuant à l’histoire d’une profession, mais aussi d’hommes et de femmes. En s’appuyant sur des sources diverses et protéiformes, cette thèse évoque les conséquences des évolutions du contrôle aux frontières maritimes sur les douaniers. L’adoption d’une méthode prosopographique permet, tout en mettant en lumière des trajectoires individuelles, de dresser une vue d’ensemble du personnel des douanes (origines sociales, recrutement, mobilités, avancement, sociabilités, etc.). Ce travail cherche aussi à comprendre comment ces agents constituent un véritable corps, en présentant les éléments de leur identité collective. Une partie de la thèse est par ailleurs dédiée à l’étude des restructurations intervenues durant la Seconde Guerre mondiale. Il faut les étudier, les replacer dans des évolutions de longue durée, dans la lignée des travaux portant sur l’histoire de l’administration sous Vichy. Cette étude se prolonge jusqu’à la fin de l’année 1946 pour suivre l’épuration touchant l’administration, mais aussi la reprise de la navigation maritime, la suppression de l’impôt sur le sel et la fermeture officielle de la frontière franco-espagnole dans le département des Basses-Pyrénées.