Si la cacophonie politico-médiatique suscité par l’affaire du port du « burkini » dans les piscines de Grenoble est partiellement dû à la mise en œuvre inédite du nouveau déféré laïcité, il traduit également les limites du pouvoir d’appréciation reconnues au gestionnaire du service public. Introduit par la loi séparatisme, le déféré-suspension laïcité permet au représentant de l’État de demander au juge des référés « la suspension d’un acte de nature à porter gravement atteinte aux principes de laïcité et de neutralité des services publics ». Dans ces conditions, le président du tribunal administratif ou le magistrat délégué à cet effet est tenu de prononcer la suspension dans les quarante-huit heures. L’affaire des piscines de Grenoble constitue la première mise en œuvre de cette nouvelle procédure, objet de cette note.